Comment parler de romantisme allemand sans citer Caspar David Friedrich dont les magnifiques peintures sont exposées dans une salle de l’étage supérieur.
Moins connus en France mais non moins remarquables :
- Philipp Otto Runge, une des figures importantes du romantisme allemand précoce ;
- Gottlieb Schick, peintre néoclassique dont les toiles sont empreintes de motifs romantiques. Il fut l’élève du célèbre peintre néoclassique français Jacques Louis David ;
- Joseph Anton Koch, peintre autrichien ayant vécu en Italie, connu pour ses paysages idéalisés de la campagne italienne à l’harmonie surprenante ;
- Karl Friedrich Schinkel, l’un des architectes néoclassiques les plus célèbres de son temps, qui a aussi peint des paysages très détaillés ;
- Carl Spitzweg, l’une des figures centrale du Biedermaier (1815-1848), mouvement pictural et littéraire qui exalte la sphère privée, la famille et le foyer.
Au 2e étage, on trouve les chefs d’œuvres français d’Edouard Manet, Claude Monet, Auguste Renoir, Edgar Degas, Paul Cézanne et des sculptures d’Auguste Rodin.
La peinture allemande de la 2e moitié du XIXe siècle est représentée par les peintres Adolf Menzel, Hans Thoma, Anselm Feuerbach, Arnold Böcklin, Hans von Marées, Wilhelm Leibl et Wilhelm Trübner, sans oublier les œuvres de Max Liebermann, de Lovis Corinth, de Max Slevogt dont les séjours à Paris (également en Hollande pour Liebermann) ont profondément marqué les toiles. La touche diluée de certaines de leurs peintures n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle de nos impressionnistes français.
Ce n’est pas étonnant quand on sait qu’il n’était pas rare que les peintres allemands se rendent dans la capitale française après 1850, considérée comme la ville moderne par excellence en matière de peinture, en concurrence directe avec la tradition conservatrice du voyage à Rome qui n’était plus aussi répandue qu’au début du XIXe siècle. Les peintres de Barbizon et le réaliste Gustave Courbet ont durablement influencé l’approche esthétique et technique de beaucoup d’artistes allemands.
Côté sculptures, ne pas manquer les Prinzessinnen de Johann Gottfried Schadow et les pièces de Berthel Thorwaldsen et d’Antonio Canova.
J’encourage vivement la visite de ce musée qui est aussi incontournable que notre musée d’Orsay. Sa visite, dont le prix de 12 € comprend le guide audio, permet au visiteur de se rendre compte que le talent des artistes allemands n’a rien à envier à celui de leurs voisins d’outre-Rhin qu’ils ont beaucoup côtoyé durant la deuxième moitié du XIXe siècle et ce, malgré les tensions politiques entre les deux pays.